En tant que mères célibataires, nous avons appris que l’esprit de certains peut être impitoyable et leurs commentaires incroyablement sarcastiques . Nous vivons en essayant de jongler entre nos nombreuses obligations et avec les périls de la parentalité en solo. Et pourtant, nous n’avons pas toujours autant de soutien que nous l’aurions espéré. On s’aperçoit alors que certains préjugés sur les mères célibataires ont la vie dure.
J’en suis arrivée à une certaine époque à craindre les secrétaires médicales et le personnel des écoles maternelles. Et surtout les formulaires administratifs à remplir ou je laissais, devant eux, vide la case «du père».
C’est pourtant simple: il n’y a pas de père. Généralement, la personne en face ne se laisse alors pas facilement convaincre. Alors cette personne vous promet de garder son anonymat, vous rappelle ses droits parentaux qu’elle pense que vous tentez de nier ou vous regarde d’un air méfiant. Parfois même cette personne insiste vous demandant de mettre le nom du père tel que mentionné à l’état civil.
Mais ce n’est pas ma seule mauvaise expérience en tant que mère célibataire.
Voici donc un florilège des préjugés sur les mères célibataires (et de réflexions que j’ai entendues) en tant que mère célibataire :
Ceux qui ont pensé que j’étais lesbienne.
Le fait d’être maman solo ne reflète pas l’orientation sexuelle de quelqu’un. C’est pourtant un préjugé sur les mères célibataires plus commun qu’on ne le pense.
Les mères célibataires assumeraient autant de tâches dans le foyer qu’une maman dont le conjoint travaille beaucoup/ voyage pour le travail.
J’ai arrêté de me justifier la dessus car je suis incapable de le faire sans avoir des éclairs dans les yeux. Ces personnes oublient que, à un moment donné, leur conjoint les accueillera, les aidera, les appuiera. Et que même si ce n’était pas le cas, il aidera probablement à payer les factures.
Cela ne veut évidemment pas dire que je suis insensible au sort des femmes mariées délaissées ou malheureuses. Ou à celui des femmes de militaires ou de chauffeurs routiers. Je veux juste dire que ce n’est pas la même chose. Et que de le penser, c’est avoir beaucoup de préjugés sur les mères célibataires.
Une mère qui travaille à temps partiel uniquement pour payer la conduite, la danse ou la gymnastique de ses filles, c’est «tout comme être un parent célibataire et assumer tout le fardeau financier de la famille.»
Pour moi qui travaille pour payer les traites de ma maison, ma voiture, les mutuelles de toute la famille, les frais de scolarité, les loisirs, les vêtements et la nourriture de 3 personnes, c’est très offensant d’entendre cela. Je n’enlève rien au mérite de ces femmes. Mais je ne vis pas du tout la même situation qu’elles. Et contrairement aux préjugés sur les mères célibataires, la CAF ne me verse pas assez de prestations pour que je puisse me contenter de ne gagner qu’un salaire d’appoint.
Si vous n’avez jamais été mariée: « vous n’avez pas le droit de vous plaindre car vous saviez qu’un jour ou l’autre vous deviendrez mère célibataire ».
On ne peut pas toujours tout planifier dans la vie. Parfois la vie se charge de changer nos plans et le cours normal des choses. Je connais des femmes qui sont devenues mères célibataires à la suite de la soudaine maladie psychatrique (ou de la dépression) de leur compagnon, par exemple. Ou qui ont été trompées puis quittées sur le champ. D’autres ont du faire face au décès de leur mari. Ou à son incarcération. Alors, bien maline celle qui « aurait pu prévoir ».
Celles qui ne nous invitent pas à des soirées ou autres événements parce-qu’il y a des hommes mariés. Ou parce qu’elles pensent que nous ne nous sentirions pas à notre place au milieu des familles.
Certaines femmes pensent toujours que leurs maris sont si séduisants que vous ne pourrez vous empêcher de leur courir après. Ou que vous passez vos soirées dans les bars et night-clubs et que vous vous ennuierez au milieu de familles traditionnelles. En réalité, nous sommes seules la plupart du temps. Et la majorité des mères célibataires ne sont absolument pas prêtes à se rajouter des problèmes en fricottant avec un homme marié et père de famille.
Ceux qui nous disent avec la plus grande des condescendances qu’ils ne savent pas comment nous faisons.
Cette remarque part souvent d’une très bonne intention et ne doit pas être interprétée comme une réflexion. Cela dit il y a beaucoup de préjugés sur les mères célibataires à l’intérieur de cette observation. Comme si nous ne pouvions assumer seules la charge d’une famille.
Mais moi je ne sais pas comment vous faites non plus. Honnêtement, je ne pourrais pas imaginer de devoir faire des compromis sur tout. Que ce soit le nom de mon enfant, le type d’éducation, sa religion, ou nous passerons nos vacances, à quel âge notre fille pourra se faire percer les oreilles, la composition des menus de la semaine …
Il est vrai que je suis seule et que parfois c’est pesant. Mais au moins je sais à quoi m’attendre et je peux décider de comment je mène ma propre vie.
Super topo des principaux préjugés attribués aux mamans (et quelque fois aux papas) solo :
A tout cela je rajouterai que le clichés véhiculant que l’/les enfant/s des parents solo vont quasi- tous terminer comme des délinquants, des paumés, des maltraités … Ou les 3.
Et bon courage si le parent solo vit en banlieue ou quartier sensible : là, on pourra dire qu’on a de quoi devenir collectionneur professionnel de tous les clichés, stéréotypes ubuesques et préjugés, parfois pensés par des acteurs-trices de l’Éducation, Services sociaux,…
Je parle en connaissance de cause même si j’en ris (jaune) énormément désormais 🙂
Merci pour cet article, les gens ont la critique facile et parfois ne se rendent pas compte qu’ils ont des réflexions blessantes. Courage aux parents célibataires