Je suis en procédure de divorce après 12 ans de mariage malheureux avec un homme qui n’a jamais agit comme un époux mais plutôt comme un enfant. Tout au long de notre mariage il ne s’est pas investi. Il ne s’est jamais senti ni père, ni mari. Et moi dans mon aveuglement je me suis laissée avoir car j’ai endossé toutes les responsabilités.
Un homme immature.
Je suis une femme assez croyante même si je pratique peu ma religion.Mais je suis italienne d’origine. J’ai hérité d’un certain nombre de valeurs catholiques. Le mariage était pour moi un saint Graal et je devais tout mettre en oeuvre pour en être digne. Pour être digne de m’être mariée. Quand j’y repense c’est assez fou car si quelqu’un était indigne de s’être marié, c’était bien mon ex.
Il ne s’occupait de rien dans la maison. Sauf de passer derrière moi pour me dire qu’il n’appréciait pas mes initiatives ménagères. Une fois il m’a copieusement injuriée parce que j’avais « perdu » ses chaussettes sales ! Elles étaient tout bonnement dans le panier à linge sale et non plus par terre dans la salle de bain.
Il jouait à des jeux vidéos durant tout son temps libre et gare à qui venait le sortir de ses jeux vidéos ou de ses siestes. Quand les enfants voulaient faire un jeu avec lui il leur répondait « qu’il préférait jouer tout seul ». Comme un ado qui parlerait à un petit frère. Il terminait leurs paquets de biscuits.
Cela parait peut-être des détails de la vie quotidienne. Mais mes journées me paraissaient très très longues à ses côtés. Je me sentais prise au piège d’un mariage malheureux, sans amour véritable de part et d’autre. Le monde devait tourner autour de lui. Je n’existais plus.
Et je me suis éteinte ..
Alors non, il ne m’a pas battue, je ne pense pas qu’il m’ait trompée. Mais moi qui était pleine de vie je m’éteignais à ses côtés. Nous avons eu deux enfants auxquels je me suis raccrochée pour me sortir de cette monotonie. Mais même avec les enfants, mon mari ne semblait prendre aucun plaisir particulier. Je n’étais pas sa femme, j’étais la remplaçante de sa mère. Ce qui m’attirais une vive jalousie de sa mère. Et une demande d’attention et d’assistance constante de mon mari.
Moi qui étais si bavarde sur les réseaux sociaux, j’ai fini par m’arrêter de publier quoi que ce soit. Je ne voyais plus non plus mes amis, je ne communiquais plus avec personne. Mon mariage m’avait rendue triste, morne et honteuse.
Je ne travaillais qu’à temps partiel dans un domaine qui ne me permettait pas de voir du monde. Je suis devenue très solitaire, à l’inverse de ce que j’étais jusque là.
Un soir, c’était l’anniversaire de notre fils. Il a eu 10 ans. Pour moi le chiffre était symbolique et j’ai préparé un somptueux diner en famille pour marquer l’événement. Il n’a pas daigné lever le nez de ses jeux vidéos jusqu’au dessert. Et par peur de provoquer une dispute le soir de l’anniversaire, je me suis tue. Des scènes de ce type il y en a eu des dizaines.
Un jour, il a voulu divorcer.
Nous avons vécu une vraie crise pendant deux mois. C’était une crise de plus dans ce mariage malheureux mais c’était la plus forte. Et celle de trop. Il a quitté la maison me laissant une nouvelle fois face à toutes les responsabilités. En enfant qu’il était et qu’il n’a jamais cessé d’être, il est retourné chez sa mère pendant deux mois. Passé les premiers jours ou j’ai été vraiment désespérée, je me suis sentie étrangement mieux. En fait je l’en remercie, car il m’a apporté la bouffée d’oxygène dont j’avais besoin pour voir la vie de manière différente. Je me suis sentie libre de mener ma vie, libre de faire ce qui me plaisait et de voir mes amis. Je n’étais plus obligée de justifier tous mes mouvements.
Et il a changé d’avis ..
Mais il est revenu. Il était désolé d’être parti. Mais il était convaincu que c’était à moi de faire des efforts. Je devais suivre la feuille de route qu’il avait rédigé pour moi. Avec au programme plus d’efforts encore de ma part. Et pour lui plus de tranquillité qu’il n’en avait déjà. Efforts que j’ai fournis sans grande conviction. Mais notre vie de tous les jours n’a pas changée. Au contraire, je me suis retrouvée en plus à assumer le côté financier car il a décidé d’arrêter de travailler pour se consacrer à la création de son entreprise. Les enfants ont mal vécu cette période. Eux qui étaient de vrais enfants modèles se sont mis à faire des bêtises, à se disputer à l’école, à être tendus et nerveux.
Je crois qu’à partir de là, j’ai perdu ce qui me retenait. C’est à dire l’espoir. L’espoir d’offrir un avenir heureux à nos enfants avec leurs deux parents. Et j’ai fini par demander le divorce. Moi qui en avait une peur panique et qui pleurait dès qu’on m’évoquait le mot divorce. Mes émotions ont finies par être anesthésiées. Un matin, je me suis rendu compte que je ne ressentais plus rien sinon un certain mépris pour mon mari. J’ai pris rendez-vous avec un avocat. Cela fait 6 mois que nous sommes en procédure de divorce, je n’ai pas versé une seule larme à ce propos. Je suis heureuse de mettre fin à ce mariage malheureux qui a failli devenir mon tombeau.
Et depuis, peu à peu je retrouve ma joie de vivre …