Je suis Aurel (j’accepte ce diminutif), j’ai 26 ans, installée en région parisienne et je voulais vous faire part de mon expérience.
J’ai rencontre T. sur un site de rencontre en 2009. Nous avons très vite emménagé ensemble (2 mois après) puisque à cette période il perdait son travail et son logement, et pour le voir c’était plus simple qu’il vienne chez moi.
En 2013, la situation est un peu compliquée depuis quelques mois, nous traversions une période difficile et nous n’avions plus trop d’intimité. C’est un homme qui ne voulait pas d’enfants et était clair à ce sujet. L’été 2013, je suis partie dans le Sud, dans ma famille comme chaque année. Lui souhaitait partir avec ses copains, ce qu’il a fait. Après des retrouvailles de joies et de manque (c’est à ce moment que les bébés ont été conçus), fin août, la vie continue..
Ce Vendredi 13 septembre, jour de mes règles, pas de règles. Je suis réglée de telle façon que ce n’était pas possible d’avoir un retard. Ce jour là, je pars acheter un test de grossesse, la boule au ventre. Je travaillais chez un client et je me suis permise un pipi avant de partir de chez le client.. le test (le moins cher du marché) affiche une barre bien visible et une autre limite invisible, j’angoisse je ne sais pas si je suis enceinte ou non, je retourne à la pharmacie. Les pharmaciennes me disent que des lors qu’on voit apparaître la 2e ligne c’est positif.. Je panique! Je sais que si je décide de les garder je mets fin à notre histoire puisque T n’en voulait pas. Je garde la nouvelle pour moi et je décide de ne pas lui dire tout de suite. Ca me ronge, mes seins ont d’un coup double de volume, quelques petites nausées … Mais rien qui lui ai mis la puce à l’oreille! Je dois réfléchir seule.. Est ce que je veux d’un bébé ou pas? Mon esprit est partagé mais au fond de moi, jamais je n’aurais jamais avorté. Je l’annonce à ma mère, puis à mes sœurs (j’ai eu des difficultés à l’annoncer à ma grande sœur qui depuis 3 ans essaye d’avoir un enfant, je me suis sentie très mal). Je prends rendez vous chez un échographiste à coté de mon travail et j’ai demandé à ma sœur (jumelle) de m’accompagner, T n’étant pas encore au courant (c’est peut être égoïste de ma part d’avoir attendu avant de lui annoncer mais je savais qu’il n’en aurait pas voulu et qu’en gardant bébé, la séparation était inévitable) et n’aurait pas accepté de m’accompagner.
Le jour de l’échographie, lorsque le médecin a allumé l’appareil, il avait un petit sourire en coin et m’a dit : »Vous avez vu? », je regarde je ne vois rien de particulier et lui demande ce qu’il y avait à voir de plus que bébé dans le ventre. Mais jamais je n’aurais pensé à cette réponse. Il y en a deux, ce n’est pas un bébé mais des jumeaux que j’attends. Rire ou pleurer, le sourire nerveux mais les larmes aux yeux, que faire??? Ma sœur est folle excitée de cette nouvelle, moi un peu moins.. Lorsque nous sommes sorties, j’ai appelé ma mère, choquée elle aussi mais très heureuse non seulement c’était ses premiers petits enfants mais en plus il y en avait deux pour le prix d’un.. Le hic, la veille elle s’était permise l’achat d’une poussette complète mais pour un bébé. Et oui c’est cela d’être impatiente..
J’appelle également les membres de ma famille au courant de ma grossesse. Ils sont tous là pour moi, ils me soutiennent tant dans la grossesse que dans la séparation qui devait arriver. Ils me montrent qu’ils seront toujours là pour m’aider quoiqu’il arrive.
Je retourne au travail, je cogite beaucoup, des jumeaux, moi qui croyais que ça sautait d’une génération, la preuve que non. J’ai décidé de le dire immédiatement à mes employeurs, cela faisait tôt mais j’ai trouve normal de les prévenir rapidement surtout que le congé maternité pour des jumeaux est plus long que pour une simple grossesse. Je leur explique également que je suis dans une situation compliquée et qu’il se peut que je sois seule pour les élever.
Je les garderai quoi qu’il en soit, je les aimais déjà et ne pouvais m’imaginer vivre sans eux après cette première échographie. Fin septembre, je le sais je les garde j’en suis sure, mais il y a un problème. T ne veut pas d’un bébé alors deux.. il faut que je trouve une solution. Je décide de quitter l’appartement puisque les choses ne s’arrangent pas entre nous. Je demande à une cousine qui, émerveillée par la nouvelle accepte de m’héberger. J’ai quitté le domicile mais nous étions toujours ensemble et nous voyons chaque semaine.. Jusqu’au jour ou il a décidé que je devais reprendre mes affaires (le mobilier et tout ce qui avait dans l’appartement était a moi). Je camoufle mon ventre il n’est pas au courant pourtant on ne voit que ca et vais récuperer mes affaires. J’avais loué un camion et je faisais en sorte de porter le plus léger des affaires..
Quelques jours plus tard il ne voulait même plus me voir sans explication après plus de 4 ans de couple et vie commune… pourtant j’avais quelque chose d’important a lui dire. Les esprits s’échauffent et voulait que je lui dise par message, ce que j’ai fini par faire. La seule chose qui sortait de sa bouche c’était l’avortement, il n’en voulait pas.. J’ai eu droit a des menaces mais tant pis c’était mon choix, je ne voulais pas avorter juste parce qu’il me le demandait.
Le lendemain, il me demande de venir pour parler plus calmement.. J’y vais, on discute, ma position ne change pas je veux les garder, de toute manière il n’en veut pas et il avait décidé quelques jours avant de terminer notre histoire.. Il va aux toilettes, je me permet un verre d’eau (je vivais tout de même dans cet appartement) et j’ai découvert dans la poubelle à cote bien en évidence (limite je pensais qu’il l’avait fait exprès) un post-it »blabla mon p’tit coeur », je vois rouge! Quoi il me trompe?? je sors le post-it de la poubelle pour y lire »coucou mon p’tit coeur, je pars travailler fais comme chez toi, laisse les clés a la boite au lettre..blabla », le coup de trop, il me trompe, mais depuis quand? Avec qui? Il revient des toilettes et je hurle!! je demande des explications, après un »c’était pour un soir, juste pour le cul », »ça fait une semaine » pour finalement apprendre que cela faisait des mois qu’il me trompait. Jamais je ne l’en aurait cru capable. Je pleurais de cette vérité.. je me suis levée et suis partie en claquant la porte. On a essaye de parler par la suite mais la guerre a été déclarée.
Je suis effondrée mais je ne le montre pas. Je ne veux pas que l’on me plaigne. Devant ma cousine je souris, je mange difficilement mais elle est là pour veiller sur moi. Le plus difficile à accepter ce n’est pas la rupture qui était inévitable mais sa trahison.
Je suis heureuse de ma grossesse et essaye de ne pas penser a la situation dans laquelle je suis. J’attends des jumeaux, ce qui signifie que c’est déjà une grossesse a risque, alors si je commençais à déprimer… je dois être forte, ma grossesse doit bien se passer. Je me disais ça tous les jours pour tenir le coup.
Arrive l’échographie des 12 semaines, ma soeur, toujours là pour m’accompagner, ou j’apprends que j’attends une petite princesse et un petit prince, une merveilleuse nouvelle, le choix du roi mais une première dans la famille (jumeaux fille / garçon). J’appelle ma famille pour annoncer la nouvelle..
J’ai continué mon travail tout le long et me suis arrêtée 15 jours avant le début du congé maternité soit le 21 février 2014 en bénéficiant du congés pathologique.. Au début du congé, j’ai déménagé de chez ma cousine pour aller vivre avec ma soeur jumelle qui a accepté de vivre avec les petits et moi afin de m’aider au quotidien, Nous avons pris un appartement assez grand pour nous accueillir et par chance qui se trouve a quelques centaines de mètres de la maternité de niveau 3.
Fin mars, ma mère (qui vit dans le sud de la France) a proposé de venir chez moi… elle avait tellement peur de manquer l’accouchement, je l’avais choisie pour m’accompagner le jour J.
Les examens continuent, ils sont petits mais ils sont deux et ils prennent de la place.. je suis restée active à me promener, à continuer mon quotidien, sans forcer bien entendu.. A 36 sa, à la maternité, ils trouvent que les bébés sont un peu petits.
Une semaine après, me voilà avec de fortes contractions toute la nuit du 29 avril au 30 avril. La première nuit, les contractions n’étant pas assez rapprochées, je prend mon mal en patience.. La 2e nuit, je n’en peux plus je réveille ma mère et nous partons aux urgences. Fausse alerte, de retour a la maison. 3E nuit de l’horreur: contractions rapprochées toutes les 8/9 minutes donc pas encore l’heure. En pleine journée ¾ contractions à tout casser. Dernière nuit, celle du 2 au 3 mai 2014, les contractions sont rapprochées à 6 minutes d’intervalles. J’attends le petit matin pour réveiller ma mère, prendre une bonne douche et partir à la maternité.. Col ouvert à deux, mais plus de contractions.. Ils me font une prise de sang, je ne sais plus pourquoi et ils me demandent d’aller marcher 1h avant d’avoir les résultats et de savoir s’ils me gardent ou si je rentre chez moi. Je reviens donc les voir, et la c’est la perte des eaux.. C’est donc le 3 mai 2014 qu’Eloanne et Ethan sont nés par voix basse avec l’aide de la péridurale. Un accouchement rapide (enfin de la première poussée à la sortie des 2 bébés se sont passés 17 minutes). Je suis heureuse je les ait dans mes bras. Eloanne 2,090kg et Ethan 2,240kg, pas de soins particuliers ni de couveuses juste une hémorragie pour moi mais bon le plus beau cadeau était là, des jumeaux rien qu’à moi ! Mes bébés, mes amours, ma vie.
Apres l’accouchement, j’ai décidé de descendre dans le sud jusqu’à la fin de mon congé pour que ma mère puisse m’aider.. qui de mieux qu’une personne ayant élevé seule des jumeaux pour m’aider dans cette situation? Je suis épanouie. Ils sont merveilleux, adorables. J’ai les plus beaux bébés du monde..
Fin septembre, 1 mois avant la reprise du travail, je rentre en région parisienne. J’ai enfin deux places en crèche, ouf!! Encore du nouveau. Me séparer de mes loulous, mais ca va me permettre de me reposer avant la reprise du travail (après 8 mois d’arrêts: congé pathologique + congé maternité)
Aujourd’hui nous sommes heureux et moi une mère totalement comblée de bonheur, et je préfère trouver un homme qui les aimera et qui les élèvera comme ses propres enfants plutôt que d’imposer à T de prendre ses responsabilités alors qu’il s’en fout complet et qu’il ne veut pas en entendre parler.
Sachez que malgré la fatigue.. le fait d’être bien entourée est, je le pense indispensable. Ma soeur est tout les jours présente à nos côtés. Elle donne le repas, joue avec les petits, et les garde pour que je m’accorde du temps pour moi (j’ai pu aller faire un cours de cake design, des spectacles et concerts, des sorties bars…), ma mère monte régulièrement en région parisienne.
Une situation particulière mais cela restera ma plus belle réussite mes bébés!
Je ne veux pas que l’on dise que je suis courageuse ou forte, je suis juste folle amoureuse de mes bébés. Leur santé et leur bien être est ma priorité.
Je vis pour eux, j’aime les regarder jouer et se prendre les jouets l’un à l’autre. C’est un vrai bonheur et chaque instant me fait oublier la situation vécue.
Si T revient, je ne pourrai jamais lui refuser de voir les petits, ni de prendre ses responsabilités et je n’irai jamais mentir a mes loulous sur la situation qui est la leur. Ils feront ce qu’ils voudront quand ils seront grands.
Et pour les futurs mamans d’un bébé ou même de plusieurs: entourez-vous des gens que vous aimez. Grace à eux, et votre (vos) bébé(s) vous vous en sortirez à merveille..
Et puis élever un enfant seule c’est toujours mieux qu’avoir un enfant qui, du jour au lendemain, se retrouve au milieu de parents qui se déchirent. Je reste positive. Je trouverais un homme qui sera un beau papa parfait pour les loulous, et qui m’aidera à faire de mes bébés des enfants bien élevés, polis et qui se battra avec moi pour leur bonheur.
Aurel.